Extrait de mon journal de voyage:
14 juillet 2000,
Usti nad Labem, ville industrielle au nord de la République Tchèque
"Je suis finalement arrivée à mon chantier. Ce matin, j'ai attendu près de 2 heures à la gare, mais personne n'est venu me chercher. J'ai essayé de téléphoner au numéro qu'il y avait sur ma feuille d'info, mais c'était un message enregistré (en tchèque) et je ne comprenais rien. J'ai donc décidé de me rendre à l'adresse indiquée (même s'il était écrit de Ne Pas le faire, qu'ils viendraient nous chercher à la gare).
En arrivant sur la rue Matiční, j'ai eu l'impression d'arriver dans un ghetto. J'ai demandé à un adulte (gitan) si j'étais à la bonne place. Il m'a fait signe que oui et il est parti en me laissant là. Je n'étais pas plus avancée. Je ne savais pas où aller. Je venais de réaliser que l'adresse que j'avais "Matiční 4" était l'adresse d'un immense bloc, mais où aller? Je n'en savais rien. Ensuite, trois enfants gitans se sont littéralement jetés sur moi. Ils étaient vraiment mignons. Je leur ai montré mon infosheet avec l'adresse "Matiční 4". Ils m'ont fait pénétrer à l'intérieur du bloc (qui n'avait plus de porte ni de fenêtre!) et ils m'ont amené dans le bon local. Comment ont-ils fait pour savoir que c'était là que je devais aller? C'est simple: j'étais blanche! Ils m'ont donc conduite au seul blanc qu'ils connaissaient, soit Honza, notre "camp leader" (chef de chantier).
C'est vraiment particulier. Les gitans vivent dans 2 vieux blocs. Ils sont environ 160 personnes dans ces 2 blocs. Dans les corridors, il n'y a plus de fenêtre et dans le "jardin", il y a tellement d'ordures que c'est dur à croire. Plusieurs familles n'ont ni l'électricité, ni l'eau chaude, car ils ne payent pas leurs comptes. Ces blocs appartiennent au gouvernement qui a voulu concentrer les gitans au même endroit."
14 juillet 2000,
Usti nad Labem, ville industrielle au nord de la République Tchèque
"Je suis finalement arrivée à mon chantier. Ce matin, j'ai attendu près de 2 heures à la gare, mais personne n'est venu me chercher. J'ai essayé de téléphoner au numéro qu'il y avait sur ma feuille d'info, mais c'était un message enregistré (en tchèque) et je ne comprenais rien. J'ai donc décidé de me rendre à l'adresse indiquée (même s'il était écrit de Ne Pas le faire, qu'ils viendraient nous chercher à la gare).
En arrivant sur la rue Matiční, j'ai eu l'impression d'arriver dans un ghetto. J'ai demandé à un adulte (gitan) si j'étais à la bonne place. Il m'a fait signe que oui et il est parti en me laissant là. Je n'étais pas plus avancée. Je ne savais pas où aller. Je venais de réaliser que l'adresse que j'avais "Matiční 4" était l'adresse d'un immense bloc, mais où aller? Je n'en savais rien. Ensuite, trois enfants gitans se sont littéralement jetés sur moi. Ils étaient vraiment mignons. Je leur ai montré mon infosheet avec l'adresse "Matiční 4". Ils m'ont fait pénétrer à l'intérieur du bloc (qui n'avait plus de porte ni de fenêtre!) et ils m'ont amené dans le bon local. Comment ont-ils fait pour savoir que c'était là que je devais aller? C'est simple: j'étais blanche! Ils m'ont donc conduite au seul blanc qu'ils connaissaient, soit Honza, notre "camp leader" (chef de chantier).
C'est vraiment particulier. Les gitans vivent dans 2 vieux blocs. Ils sont environ 160 personnes dans ces 2 blocs. Dans les corridors, il n'y a plus de fenêtre et dans le "jardin", il y a tellement d'ordures que c'est dur à croire. Plusieurs familles n'ont ni l'électricité, ni l'eau chaude, car ils ne payent pas leurs comptes. Ces blocs appartiennent au gouvernement qui a voulu concentrer les gitans au même endroit."
Matiční
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela aujourd'hui? C'est parce qu'en cette journée du 14 juillet 2000, j'étais loin de m'imaginer que ce que j'allais vivre sur la rue Matiční allait me marquer pour le restant de ma vie. En ce 14 juillet 2000, alors que je venais d'avoir un bref aperçu d'une réalité qui m'était complètement étrangère, la réalité gitane, je n'aurais pas pu présager que, 11 ans plus tard, j'allais être émue jusqu'aux larmes à la simple idée d'aller assister à un spectacle donné à Montréal. Je sais, je sais, les jeunes qui monteront sur scène mercredi soir prochain ne viennent pas de Matiční, mais plutôt de Serbie, mais je ne peux m'empêcher de penser que "mes petits gitans de Matiční" ont aujourd'hui l'âge de ces Roms qui se produiront au festival de Jazz.
Mercredi soir prochain, j'assisterai au spectacle GRUBB. Je n'aurais jamais pensé assister un jour à un tel événement. C'est historique, croyez-moi. Ces jeunes, ils viennent de loin, très loin. Le seul fait qu'ils soient à Montréal cette semaine mérite une ovation.
De mon côté, histoire de bien me préparer à cette soirée, je replonge dans mes souvenirs de cet été 2000. Si vous le voulez bien, je vous invite à voyager avec moi au cours de mes prochains billets. Je ne m'appelle pas Maman "à bord" pour rien!
Bienvenue à bord!
Mercredi soir prochain, j'assisterai au spectacle GRUBB. Je n'aurais jamais pensé assister un jour à un tel événement. C'est historique, croyez-moi. Ces jeunes, ils viennent de loin, très loin. Le seul fait qu'ils soient à Montréal cette semaine mérite une ovation.
De mon côté, histoire de bien me préparer à cette soirée, je replonge dans mes souvenirs de cet été 2000. Si vous le voulez bien, je vous invite à voyager avec moi au cours de mes prochains billets. Je ne m'appelle pas Maman "à bord" pour rien!
Bienvenue à bord!
J'ai hâte de lire la suite! Beau billet comme toujours!
RépondreSupprimerJ'ai entendu parler Serge Denoncourt de ces jeunes Roms et il est très très émouvant. J'espère vraiment qu'ils auront droit à plusieurs ovations! J'espère que nous aurons droit à un petit compte-rendu du spectacle, en primeur. ;-)
RépondreSupprimer@Marie-Claude: La suite est déjà en ligne!:)
RépondreSupprimer@Isabelle: C'est certain que je vous ferai un compte-rendu avec plaisir!