mercredi 29 juin 2011

GRUBB

Je reviens du spectacle GRUBB.

Ce fut une soirée mémorable. Les jeunes sont beaux, talentueux et ils dégagent une belle énergie. Le spectacle est très bien monté. Des sous-titres accompagnent les chansons, on comprend donc ce qu'ils disent. On rit, on est ému, on se révolte... ces Roms arrivent à nous toucher droit au coeur.

À un moment donné, les jeunes viennent dans la salle pour chercher des gens du public. Comme j'étais assise à l'avant (chanceuse, je sais!) un jeune Rom est venu me chercher, m'a prise par la main et m'a amené danser sur la scène. J'étais dans un autre monde. Je ne sais pas comment décrire l'expérience, tant elle était intense.

À la fin de la soirée, nous sommes tous sortis dans la cour intérieure pour aller danser au son de leur musique. Une grande fête! Puis.....

... J'ai eu l'occasion de rencontrer Serge Denoncourt! Il était là, juste à côté de nous! Je suis donc allée lui parler.

Je tenais absolument à le remercier.
Il est très gentil, soit dit en passant!:)

Ce fut une soirée dont je me souviendrai longtemps!



mardi 28 juin 2011

Les murs

Il y avait le mur des préjugés.

J'ai voyagé quelques semaines en République Tchèque avant de me rendre à mon chantier. Lorsque les gens de ce pays me demandaient quelles villes j'avais l'intention de visiter, ils réagissaient très négativement lorsque je leur parlais de la ville d'Usti nad Labem. "Il ne faut pas aller là, c'est rempli de gitans!", qu'ils me répondaient. Quand je leur disais que j'allais justement passer 2 semaines dans la communauté de gitans, les gens tentaient de m'en dissuader: "N'y va pas! Ils vont tout te voler!" Les plus réservés, me disaient avec un air grave: "Fais attention à toi."


Puis, il y a eu le mur de la langue.

S'il est vrai qu'au début il était dur à franchir (avant de saisir que nous ne comprenions rien à leur langue, les enfants, croyant que nous étions malentendants ou juste "un peu lents", nous criaient après!;), nous avons vite trouvé des façons de communiquer: avec des signes, des expressions faciales, des sourires, etc. Au bout de quelques jours, ce mur ne nous séparait plus: Nous parlions tous un langage universel.


Vint ensuite le mur de la honte, du mépris et de la peur.

Ce mur, même s'il n'était plus là physiquement, était encore très présent dans le coeur des gitans. Quelques mois avant que nous arrivions, un mur, un vrai, avait été érigé sur la rue Matiční. Voici un extrait d'un article qui résume bien la situation:

" La municipalité a fait bâtir un mur en béton de près de deux mètres de haut, encerclant complètement un pâté de HLM délabrés plantés sur un terrain vague où vivent quarante familles de Tziganes.

L’idée est d’isoler les indésirables - qu’une majorité de Tchèques nomment «les Noirs» en raison de la couleur nettement basanée de leur peau - des autres habitants dans la rue Maticni au centre de la ville. Une fois le périmètre bouclé, les habitants du ghetto n’ont plus que deux portes, contrôlées, pour en sortir, et un couvre-feu à respecter.

«Le mur ne suffit pas. Il n’arrête pas le bruit et il y a deux portes, ce qui fait que les Roms peuvent aller et venir», se plaint pourtant Eva Kombertova, tenancière du bistrot voisin, où l’on se félicite de ce premier pas vers la segrégation raciale entre «Blancs» et «Noirs».

(Note de moi-même: ce dernier paragraphe me révolte!)

(Pour lire l'article au complet, c'est ici)


On m'a raconté que la nuit les gitans "déconstruisaient" le mur (sans le détruire de façon sauvage). Finalement, des gens (même des blancs) se sont indignés et ont fait pression. Les gitans disaient "Nous ne sommes pas des animaux!"

Le mur fut donc défait, puis il fut vendu et érigé... au ZOO d'Usti nad Labem. Quelle belle ironie! Le mur de la bêtise humaine...



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Dans mon premier billet, lorsque je vous disais qu'ils venaient de loin les jeunes Roms que j'irai applaudir demain soir, c'est que je pensais à tous les murs qu'ils avaient dû franchir pour arriver jusqu'ici. Des murs qui sont encore malheureusement très présents aujourd'hui.




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Ce billet est la suite de mes deux billets précédents:

L'intro: mon expérience avec les gitans

La suite: De beaux souvenirs avec les gitans

dimanche 26 juin 2011

La suite: De beaux souvenirs avec les gitans

Bon, par où commencer?

Embêtant! (Surtout si vous n'avez pas lu mon billet précédent et que vous ne savez pas de quoi je parle! Alors vite, allez lire ici et revenez!)

Bon, ça y est, vous suivez?

Je vais donc commencer par vous donner un aperçu de mon chantier. Tout d'abord, qu'est-ce qu'un chantier? Un projet de bénévolat de courte durée où les volontaires proviennent de différents pays. Quel était notre projet? Organiser et faire vivre des activités aux enfants de la communauté gitane durant une période de 2 semaines. Combien étions-nous de volontaires? 11 jeunes adultes provenant de 7 pays différents (j'étais la seule représentante des Amériques!) Il y avait 2 "camp leaders" qui provenaient de la ville d'Usti nad Labem et qui travaillaient déjà avec la communauté gitane depuis plusieurs années. Ils étaient notre lien avec les gitans. Sans eux, le contact aurait été impossible.

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Extraits de mon journal, 16 juillet 2000:

"Hier, nous avons amené les enfants en sortie. Nous les avons amenés (34 enfants!) au musée de la ville. Nous avons dû marcher 3 ou 4 Km... certains étaient très jeunes et ils nous suivaient sans problème. C'était impressionnant! C'était aussi un peu bizarre comme sortie, car des jeunes de 8-9 ans m'ont offert des cigarettes!"

"Les enfants gitans ne vont pas dans des écoles normales, mais dans des écoles pour retardés. Même les enfants gitans les plus intelligents vont dans des écoles pour retardés!"

"Ce matin, nous avons organisé des activités (compétitions) pour les enfants et cet après-midi nous les avons réalisées. Chez les gitans, c'est spécial; les enfants peuvent faire tout ce qu'ils veulent. Les parents ne les surveillent jamais. Les enfants grimpent partout, ils font des choses vraiment dangereuses, mais on dirait que ça ne dérange pas les parents. D'un autre côté, ce sont les grandes soeurs qui deviennent les "mamans" pour leurs petits frères ou petites soeurs. Ils ont toujours les petits dans les bras. Cet après-midi, une grande soeur voulait jouer (c'est juste normal!), alors elle m'a confié son petit frère. Elle m'a bien fait comprendre qu'il ne devait pas s'éloigner de moi. Je crois que je vais devenir musclée à force de prendre les petits!"



Journée de compétitions sportives



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18 juillet 2000

"Aujourd'hui, je crois que nous avons vraiment été utiles. Nous avons ramassé les déchets qu'il y avait sur le terrain des gitans. C'est incroyable la quantité de déchets que nous avons ramassée. Les enfants nous ont aidé. Pour eux, c'était comme un jeu. Au début, les adultes gitans nous regardaient en riant un peu. Ils trouvaient ça drôle de voir des blancs (qui avaient payé des billets d'avion!) ramasser leurs déchets. Puis certains adultes (même des hommes, Wow!) se sont joints à nous. Nous avons vraiment apprécié ce geste de leur part. À la fin de la journée, une fois le terrain tout nettoyé, Honza est allé voir une femme gitane et lui a dit: "Chaque jour, je vais vérifier si tu lances tes déchets sur le terrain. Si je te vois faire, je vais aller les chercher et les mettre sur ton divan!" Parce qu'ils ne faut pas se le cacher, c'est ça qu'ils font; dès qu'ils veulent jeter quelque chose, il le lance de l'autre côté du balcon... sur le terrain!"

Le terrain une fois nettoyé


La tonne de déchets ramassée


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"Ce matin, nous avons mis les déchets dans le "container". Cet après-midi, nous sommes partis en excursion avec 45-50 enfants. Nous avons marché au moins 5 Km en forêt jusqu'à une chute d'eau. Quand nous sommes revenus, une belle surprise nous attendait: 3 hommes étaient en train de faire une plate-bande! C'est super! Notre bonne action de tout nettoyer en a engendré une autre! J'ai senti que nous avions changé quelque chose."

"Petite anecdote: quand nous marchions avec les enfants, à un moment donné, ils ont tous quitté la route en même temps pour aller courir dans le champs. Je ne comprenais pas ce qui se passait. On marchait tranquillement et puis hop! la folie tout d'un coup! J'ai regardé vers où ils couraient et j'ai compris pourquoi: il y avait des arbres fruitiers. Ils savent les reconnaître de très loin! En quelques secondes, ils étaient tous grimpés aux arbres pour se cueillir des petites pommes sauvages. C'était drôle et beau à voir!"



On remplit le "container"






Le plaisir de découvrir des arbres fruitiers sur notre chemin!
C'est délicieux et c'est gratuit!



Mon expérience avec les gitans: l'intro

Extrait de mon journal de voyage:

14 juillet 2000,
Usti nad Labem, ville industrielle au nord de la République Tchèque

"Je suis finalement arrivée à mon chantier. Ce matin, j'ai attendu près de 2 heures à la gare, mais personne n'est venu me chercher. J'ai essayé de téléphoner au numéro qu'il y avait sur ma feuille d'info, mais c'était un message enregistré (en tchèque) et je ne comprenais rien. J'ai donc décidé de me rendre à l'adresse indiquée (même s'il était écrit de Ne Pas le faire, qu'ils viendraient nous chercher à la gare).

En arrivant sur la rue Matiční, j'ai eu l'impression d'arriver dans un ghetto. J'ai demandé à un adulte (gitan) si j'étais à la bonne place. Il m'a fait signe que oui et il est parti en me laissant là. Je n'étais pas plus avancée. Je ne savais pas où aller. Je venais de réaliser que l'adresse que j'avais "Matiční 4" était l'adresse d'un immense bloc, mais où aller? Je n'en savais rien. Ensuite, trois enfants gitans se sont littéralement jetés sur moi. Ils étaient vraiment mignons. Je leur ai montré mon infosheet avec l'adresse "Matiční 4". Ils m'ont fait pénétrer à l'intérieur du bloc (qui n'avait plus de porte ni de fenêtre!) et ils m'ont amené dans le bon local. Comment ont-ils fait pour savoir que c'était là que je devais aller? C'est simple: j'étais blanche! Ils m'ont donc conduite au seul blanc qu'ils connaissaient, soit Honza, notre "camp leader" (chef de chantier).


C'est vraiment particulier. Les gitans vivent dans 2 vieux blocs. Ils sont environ 160 personnes dans ces 2 blocs. Dans les corridors, il n'y a plus de fenêtre et dans le "jardin", il y a tellement d'ordures que c'est dur à croire. Plusieurs familles n'ont ni l'électricité, ni l'eau chaude, car ils ne payent pas leurs comptes. Ces blocs appartiennent au gouvernement qui a voulu concentrer les gitans au même endroit."


Matiční

Pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela aujourd'hui? C'est parce qu'en cette journée du 14 juillet 2000, j'étais loin de m'imaginer que ce que j'allais vivre sur la rue Matiční allait me marquer pour le restant de ma vie. En ce 14 juillet 2000, alors que je venais d'avoir un bref aperçu d'une réalité qui m'était complètement étrangère, la réalité gitane, je n'aurais pas pu présager que, 11 ans plus tard, j'allais être émue jusqu'aux larmes à la simple idée d'aller assister à un spectacle donné à Montréal. Je sais, je sais, les jeunes qui monteront sur scène mercredi soir prochain ne viennent pas de Matiční, mais plutôt de Serbie, mais je ne peux m'empêcher de penser que "mes petits gitans de Matiční" ont aujourd'hui l'âge de ces Roms qui se produiront au festival de Jazz.

Mercredi soir prochain, j'assisterai au spectacle GRUBB. Je n'aurais jamais pensé assister un jour à un tel événement. C'est historique, croyez-moi. Ces jeunes, ils viennent de loin, très loin. Le seul fait qu'ils soient à Montréal cette semaine mérite une ovation.

De mon côté, histoire de bien me préparer à cette soirée, je replonge dans mes souvenirs de cet été 2000. Si vous le voulez bien, je vous invite à voyager avec moi au cours de mes prochains billets. Je ne m'appelle pas Maman "à bord" pour rien!

Bienvenue à bord!



vendredi 24 juin 2011

Promesse et bonheur


L'été passera vite. Je le sais. C'est pourquoi je me suis fait une promesse: nous allons profiter de chaque journée de beau temps pour aller à l'extérieur: faire une sortie en famille, aller au parc, faire un pique-nique, se baigner, aller en vélo, etc.

La raison est simple, si je repense à mes plus beaux souvenirs d'été, ils ont tous un point en commun: ils se déroulent à l'extérieur!

Vendredi dernier, c'était pédagogique et la température s'annonçait belle. Nous sommes donc aller au Zoo de Granby en famille. Wow! Quelle belle journée ce fut! Il n'y avait pas beaucoup de monde et la température était idéale.

En plus, j'ai eu le plaisir de constater que mes filles grandissaient. Un constat que j'ai fait avec joie. Il faut savoir que lors des 6 dernières années, un été sur deux, j'avais un nouveau-né. Cette année, si la tendance s'était maintenue, j'aurais eu un bébé, mais comme nous avons décidé que la famille était complète avec l'arrivée de la 3e, cette année, mon "bébé" a plus de 2 ans. Je n'ai jamais eu de "bébé" aussi vieux. C'est un bonheur! Les sorties en famille se font beaucoup plus facilement et je peux en profiter moi aussi.

Je sens que nous passons vers une autre étape de notre vie de famille et ce passage se fait dans la joie. Quel bonheur!

jeudi 23 juin 2011

Fêter la fin des classes, vraiment???

Je suis allée chercher Grande Fille à l'école. J'avais imaginé la scène dans ma tête. Je la voyais déjà courir vers moi en criant "Je suis en vacances!" et en étant surexcitée.


Mais non, j'avais tort. C'est plutôt une petite fille au coeur triste que je suis allée cueillir à l'école. Plus on marchait pour aller vers la voiture, plus je voyais son visage se défaire. Elle luttait pour ne pas pleurer, ma grande. J'ai arrêté de marcher, je me suis tournée vers elle, puis je lui ai dit: "Ça te fait de la peine que ce soit fini, hein?" Elle a alors éclaté en sanglots.

Elle a très bien su verbaliser ce qu'elle vivait à l'intérieur: "Je ne pleure pas parce que je ne verrai pas mes amis: je sais que je vais en voir quelques uns cet été et que je vais tous les revoir en septembre. Je pleure parce que je vais m'ennuyer de la classe de Madame Louise. Je ne serai plus jamais en maternelle dans sa classe."

"Oui, je comprends très bien, ma belle. Ce que tu vis, c'est la fin d'une belle aventure. Tu sais que ça ne sera plus jamais pareil et ça te fait de la peine. C'est normal, c'est ça la vie: tout a une fin. Aujourd'hui, tu as de la peine, mais c'est une belle peine. C'est une peine qui est là car tu as beaucoup aimé ta maternelle. Je préfère te voir pleurer aujourd'hui et savoir que tu as aimé ton année plutôt que le contraire."


Ce soir, nous avions prévu aller souper au restaurant avec les cousines et Mamie pour fêter la fin des classes. Nous allons y aller, ça c'est certain, car je crois qu'il faut savoir célébrer ces moments de la vie. Par contre, pour Grande Fille, je crois que ce sera plus un souper pour "oublier son chagrin" que pour "fêter la fin de sa maternelle". Le coeur n'est pas du tout à la fête. Pour le moment, son coeur, il est resté dans sa classe de maternelle.

mercredi 22 juin 2011

Bilan du rendez-vous d'orthophonie

Aujourd'hui, c'était le rendez-vous de Moyenne Fille avec l'orthophoniste de l'hôpital pour la première partie de l'évaluation.

L'orthophoniste était géniale. Une perle! Moyenne Fille a très très bien travaillé. Il faut dire que l'orthophoniste avait vraiment le tour pour lui faire garder l'intérêt: à 4 ans et demi, une heure, c'est long!

En gros, qu'est-ce qui ressort de cette première partie de l'évaluation?

Moyenne Fille a un excellent vocabulaire et elle comprend toutes les consignes.
Elle n'a probablement pas de dyspraxie verbale... quoique ça reste une possibilité.
Par contre, elle a un gros retard au niveau phonologique.

Quelle sera la suite?

Elle a la deuxième partie de son évaluation mercredi prochain. Puis, elle aura droit à 6 rencontres de suivi. Ensuite, la situation sera de nouveau évaluée.

Et moi, comment vais-je dans tout ça?

Je vais très bien! Je sens que nous sommes entre les mains d'une vraie professionnelle. J'ai confiance! Par contre, je sais (pour l'avoir vécu avec Grande Fille) que beaucoup de travail nous attend. Je suis prête!


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Petite anecdote croustillante:

Je sors du bureau de l'orthophoniste. Dans le corridor, un homme âgé regarde Moyenne Fille et dit:

"Mais, elle est donc bien belle la mademoiselle!"

et un autre homme d'âge mûr qui l'accompagnait d'ajouter:

"La madame aussi!"

J'ai bien ri, quelques secondes plus tard, quand j'ai compris que "la madame", c'était moi!!:)

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Bon début d'été!:)

lundi 13 juin 2011

L'appel

Le téléphone sonne. Je réponds:

"- Oui Allo?

- Bonjour! Je suis l'orthophoniste de l'hôpital. Je vous appelle au sujet de Bébé Fille. J'ai reçu une référence en orthophonie de la part de son pédiatre. Alors, le langage de Bébé Fille vous inquiète?

- Oui... mais je suis un peu déçue. Je croyais que vous appeliez au sujet de Moyenne Fille, car sa situation m'inquiète encore plus. Elle entre à l'école dans un an et sa prononciation n'a pas encore beaucoup évolué.

- Ah! C'est vrai! C'est écrit dans le dossier de Bébé Fille qu'elle a deux grandes soeurs qui ont eu des retards de langage. Attendez un peu.... "Moyenne Fille"... Juste ici! Elle est sur ma liste! C'est une des prochaines à être appelée. Si vous voulez, on peut fixer un rendez-vous pour elle maintenant. Quel jour êtes-vous disponibles?

- Oh! Ça serait vraiment gentil. Nous sommes libres TOUS LES JOURS!

-Le 22 juin, ça vous va?

-Ouiiiiii! C'est parrrrfait! Merci beaucoup! Vous ne faites pas ma journée; vous faites mon mois!

- Et pour en revenir à Bébé Fille, êtes-vous inquiète?

- C'est certain que je suis inquiète!

- Combien de mots dit-elle?

- Ce n'est pas tant le nombre de mots qu'elle dit qui m'inquiète, mais plutôt comment elle les dit. En fait, tous les mots deviennent des répétitions de sons: "ii", "èè", "éé"... ou elle fait des signes.

- Diriez-vous qu'elle s'exprime plus par mots ou par signes?

- Vous n'avez pas "par crises" dans vos choix? Parce que c'est pas mal ça. Elle dit un son, j'essaie des mots et elle crie jusqu'à temps que je tombe sur le bon mot.

- Ah! Je vois!

- Dans combien de temps croyez-vous qu'elle sera vue à l'hôpital?

- Dans environ 12 mois.

- D'ici ce temps, croyez-vous que je devrais aller au privé? Si je me fie à ses grandes soeurs, avant l'âge de 3 ans et demi, elles ne participaient pas beaucoup durant les séances.

- En fait, ce serait bien qu'elle soit vue tôt, pas nécessairement pour commencer un suivi, mais surtout pour qu'elle soit évaluée, qu'elle puisse avoir un diagnostique et qu'elle soit mise sur la liste d'attente des services plus spécialisés, s'il y a lieu... car là aussi, il y a beaucoup d'attente.

- Aaaaaaah! Merci beaucoup!

- On se voit le 22 juin avec Moyenne Fille?

- Oui! Pas de problème!

-Merci, au revoir."


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Et voilà! Ça m'aura pris 3 enfants ayant des retards de langage pour comprendre comment fonctionne le système! J'ai compris l'importance d'avoir une référence le plus tôt possible si on veut être vu au public. J'ai compris l'importance de trouver un(e) orthophoniste qui sait émettre des diagnostiques précis (pas seulement des "hypothèses de...") et qui sait nous mettre en contact avec d'autres ressources lorsque la situation le nécessite.

Depuis cet appel, je me sens beaucoup moins seule, car je dois l'avouer, je me sentais vraiment seule dans cette galère. J'avais l'impression d'avoir été oubliée sur les listes d'attente.

Juste pour vous donner une idée des délais, voici les exemples de mes 3 filles:

Grande Fille
- Référée: vers l'âge de 3 ans.
- Vue à l'hôpital: à l'age de 5 ans et demi (l'été avant son entrée à la maternelle)

Moyenne Fille
- Référée: vers l'âge de 2 ans et 8 mois.
- Vus à l'hôpital: à l'âge de 4 ans et demi

Bébé Fille
- Référée: à l'âge de 2 ans (correction: 1 an et 9 mois!)
- Vue à l'hôpital: (possiblement) vers l'âge de 3 ans et 2 mois.

Je vois une amélioration! C'est encourageant!

Je vous redonnerai des nouvelles du rendez-vous de Moyenne Fille.


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En terminant, je vous laisse avec un petit exemple du quotidien. Parfois, ça crée de drôle de confusion!


Moi: Dans votre pièce de théâtre, qui fait le rôle du serpent?

Moyenne Fille: Y la O!

Moi: Hein? (En fait, je crois bien avoir compris, mais je n'ose pas croire qu'elle puisse me répondre ça!)

Moyenne Fille: Y LA O!!

Moi: Veux-tu me le redire une dernière fois? Je t'écoute!

Moyenne Fille: Y! LA! O!

Moi: C'EST LA GROSSE???

Grande Fille (qui vient à la rescousse): C'est Ella Rose!


On a bien ri. Par chance, Moyenne Fille a un bon sens de l'humour (généralement!). N'empêche que j'ai bien hâte de comprendre tout ce qu'elle me dit ma fille!

dimanche 12 juin 2011

Carte postale pour mes filles


12 juin 2011


Salut les filles!
Juste un petit mot pour vous dire que je suis très fière de vous. Hier, c'était votre pièce de théâtre.
Vous étiez vraiment bonnes. Vous avez même réussi à faire verser une larme à Papi! Grande Fille, ta grenouille à grande bouche avait un long texte à apprendre et tu as réussi cet exploit avec brio. Moyenne Fille, tu étais le plus joli petit lapin que j'ai vu de toute ma vie. Pendant le spectacle, j'ai pris le temps de regarder le visage de Bébé Fille dans la salle. Elle était éblouie de voir ses deux grandes soeurs sur scène. Elle a eu bien du plaisir à assister à vos aventures. Hier, les filles, vous avez semé de la joie dans le coeur de tous ceux qui vous regardaient. J'espère que vous aurez autant de plaisir, d'assurance et de complicité dans la vie que vous en avez eu sur scène. Vous étiez belles à voir!

Maman xxx

vendredi 10 juin 2011

Perdue dans mes souvenirs

Il fut un temps où la course automobile prenait une grande place dans ma vie. À cette époque, durant les weekends de Grand-Prix, j'étais au coeur de l'action. C'était il y a longtemps.


Grand-Prix 1998
(Intervention sur la voiture de Ralf Schumacher)


C'était à une autre époque de ma vie. En fait, j'ai l'impression que c'était carrément dans une vie...

À chaque année, à la même période, la même histoire se répète: je me perds dans mes souvenirs...

jeudi 9 juin 2011

Les cinq données de la vie

Comme promis (ici), je vous partage les cinq choses qu'on ne peut pas changer dans la vie, les 5 données de la vie:

Ces données sont tirées du livre de David Richo

1) Tout change et finit (Loi de l'impermanence)

"Notre plus grande erreur, pour nous les humains, consiste à nous attacher au fait que quelqu'un se comporte d'une certaine façon, puis penser que cela ne changera jamais."

2) Les choses ne se déroulent pas toujours selon nos plans.

"Les choses ne se déroulent pas toujours selon nos plans, mais le bouleversement de nos plans peut être un exemple de synchronicité, ce mystérieux ensemble de circonstances et de coïncidences qui nous conduit à un épanouissement non deviné et non recherché."

"Les erreurs ne sont pas des signes de bêtise; ce sont des façons humaines d'apprendre."



3) La vie n'est pas toujours juste.



4) La souffrance fait partie de la vie.



5) Les gens ne sont pas toujours aimants et loyaux.

"Nous ne voulons pas être affectés par ce que nous font les autres au point de perdre notre propre capacité à aimer, qui est désormais tout ce qui importe.

"Certains vont nous aimer et d'autres nous détester; certains vont nous défendre et d'autres nous trahir; certains vont se soucier tendrement de nos sentiments et d'autres les piétiner."

"Accepter cette variété comme une donnée nous rend moins susceptibles de laisser les réactions des autres déterminer notre valeur personnelle."

"Aucun être humain n'a jamais été aimé ou traité avec respect par tout le monde. Cela doit se poser à nous comme un simple fait de la vie."



Référence: Les cinq choses qu'on ne peut pas changer dans la vie | David Richo
et le secret pour être enfin heureux

mercredi 8 juin 2011

Plaisirs d'été



Ce matin, nous avons pu profiter de la belle journée... AVANT qu'il fasse trop chaud!



Le vent dans les cheveux, qu'il fait bon de se balancer!:)





On grimpe partout pour suivre sa grande soeur!



Ce matin, au parc, moi aussi je me suis bien amusée à croquer sur le vif ces petits plaisirs d'été!

mardi 7 juin 2011

Retour du soccer!


Ce soir, c'était le retour du soccer.



Pour Moyenne Fille, c'était une première!





Pour Grande Fille, c'est sa 3e saison. Le bonheur de recommencer à jouer! En plus, sa meilleure amie de la maternelle est dans son équipe!






Pour Bébé Fille, c'est une autre année en tant que spectatrice. Elle a bien hâte de rejoindre ses soeurs et son père (le coach!) sur le terrain. D'ailleurs, on lui a permis d'aller les rejoindre pour les étirements de la fin. Quel bonheur pour elle!





Bonne saison!:)

vendredi 3 juin 2011

Retour sur ma journée de suppléance: portrait des enfants d'aujourd'hui.

J'ai fait ma journée de suppléance en 3e année. Ça s'est très bien passé, même si c'est très différent que d'avoir sa propre classe. Le lien avec les élèves n'est pas créé et ça paraît beaucoup. Surtout au niveau de la discipline! Dans l'ensemble, je dois avouer que je suis allée dans une belle classe aujourd'hui. Des élèves assez polis et qui travaillent bien, en général.

Cependant, j'ai remarqué deux traits communs entre les différents groupes où j'ai fait de la suppléance cette année:

1) Les enfants négocient!

C'est fou!

Si je leur demande de travailler seul: "Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas être en équipe?"

Si je leur donne la permission d'être en équipe de deux: "Est-ce qu'on peut être en équipe de trois?"

Si je leur demande de travailler en silence: "Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas parler?"

Si je leur demande de travailler en chuchotant: "Est-ce qu'on peut aller travailler dans le corridor?"

Lorsqu'on est suppléante et qu'on tente de répondre à une ces questions, c'est extrêmement risqué, car ils sentent une ouverture, une faiblesse, et ils passent à la phase suivante: La phase sans-pitié du "Oui, mais...". "Oui, mais Madame Valérie, elle veut elle!"
Aaaaaaaah! Ces enfants!

Mais là, n'allez pas croire que Madame Valérie veut vraiment! Oh! Non!Non!Non! C'est une stratégie de manipulation pure et simple. Je le sais, car Madame Valérie, je lui parle! C'est ma meilleure amie!

- "Valérie est-ce que c'est vrai que tu permets ça (ex: manger des bonbons à la collation!) à tes élèves?"
-"Pas du tout! Ils n'ont pas le droit et ils le savent! Je leur ai permis une fois (ex: à l'Halloween!) et je leur ai dit que c'était une permission très spéciale! Mais ne t'en fais pas, parfois, lorsqu'ils me demandent des choses et que je leur je réponds non, ils essaient de me convaincre que je veux d'habitude!"



2) Les élèves nous font attendre!

Exemple: La cloche sonne.
Moi: "Bon! On ferme les ordis! La période est terminée. On reprend sa place!"
Eux: "Attends! Je veux juste finir mon jeu!"

Ça peut sembler normal (ce sont des enfants, ils veulent juste finir leur jeu), mais c'est comme ça pour tout! Ça vient gruger de l'énergie et Non! je ne trouve pas ça normal. Je vous donne un autre exemple:

Je leur dis que je les amène jouer dehors en fin de journée. On est d'accord pour dire que c'est une belle activité, n'est-ce pas? Je leur demande de prendre leur rang, ce que fait rapidement la grande majorité des élèves (ils ont hâte d'aller jouer dehors!). Mais il y en a toujours 2 ou 3 qui mettent du temps (c'est loooooong!) à venir prendre leur rang. Est-ce que c'est parce qu'ils n'ont pas le goût de venir jouer dehors? Bien sûr que non! Ils ont envie d'aller dehors, mais ils veulent juste finir de "gosser une bidule" dans leur bureau. "Attends! Attends!"

Je vous entends vous demander "Mais quel genre de bidule peuvent-ils bien gosser?" Moi aussi je me le demandais, alors je suis allée vérifier ce qui justifiait de faire attendre ainsi tout le groupe: Ils gossaient un genre de construction avec des boîtes de jus qu'ils avaient découpées en deux! Voilà pourquoi ils voulaient qu'on les attendent! "Oui, mais on a presque fini notre fusée!"
Aaaaaah! Ces enfants!

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Au fond, je pense que ces comportements sont le reflet de comment certains enfants se comportent à la maison. Ils sont habitués à négocier avec leurs parents et n'hésitent pas à les faire attendre (ou ils remettent simplement tout à plus tard!). Je sais que certains parents achètent la paix, soit parce qu'ils sont fatigués, soit par manque de modèle, mais je trouve ça extrêmement dommage, car en cédant à tous les caprices des enfants, les grands perdants, ce sont les enfants!


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Dans mon cours "Prendre soin de soi", à l'université, mon professeur nous a expliqué pourquoi il ne fallait pas céder à un enfant en crise. En gros, ils nous a expliqué que lorsque l'enfant fait une crise, si nous changeons notre position et lui disons "oui", il va comprendre qu'il a le pouvoir de changer les décisions des adultes par ses crises. L'enfant doit apprendre à se faire dire non. Il doit savoir que dans la vie, il existe des données qu'on ne peut pas changer! On doit accepter ça si nous voulons être heureux. Un adulte heureux est un adulte qui sait dire oui aux données de la vie. Et ça, ça s'apprend dès le plus jeune âge. Donc, la prochaine fois que votre Terrible two vous fera une crise, vous pourrez lui dire: "Mon petit chéri, Maman te dit Non! et ça restera Non!, car je veux que tu deviennes un adulte heureux!";)


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En parlant de données (et je termine ici, je ne veux pas vous endormir!) ça me donne envie de vous écrire un billet sur "Les 5 données de la vie". Les 5 choses qu'on ne peut pas changer.

À bientôt!

P.S. Si vous avez lu jusqu'au bout, vous êtes mes lecteurs/lectrices préféré(e)s! :)

jeudi 2 juin 2011

Quelle belle vie!

La secrétaire de l'école où je fais parfois de la suppléance vient de me téléphoner. Ils sont mal pris pour demain; ils ont besoin d'un prof pour la classe de 3e année. Après avoir jeté un bref coup d'oeil à mon Népoux, j'ai accepté. Demain, les rôles seront inversés; ce sera Papa qui restera à la maison!

J'aime ces journées! Elles sont rares et précieuses. Actuellement, dans ma vie, je trouve un immense plaisir à pouvoir exercer ma profession de façon occasionnelle, tout comme on le ferait pour une passion. Ces journées passées auprès des élèves me nourrissent, m'oxygènent et m'apportent de l'énergie. Elles me font sortir de chez moi, me permettent de prendre soin de ma vie professionnelle (et oui, c'est important!) et m'offrent l'occasion de prendre du recul pour avoir un meilleur point de vue sur ma propre vie. Et vous savez quoi? Je la trouve tellement belle, cette vie!